En cliquant sur « Accepter », vous acceptez le stockage de cookies sur votre appareil pour améliorer la navigation sur le site, analyser l'utilisation du site et nous aider dans nos efforts de marketing.
Retour

PICTET AM : Le Dax allemand flambe, tandis que le CAC 40 fait grise mine

30/10/2025

C’est Jean qui rit, Jean qui pleure. Alors que l’indice CAC 40 est toujours pénalisé par les turpitudes politiques françaises qui vont certainement continuer jusqu'en 2027, son voisin allemand affiche une hausse record de +21% depuis le début d’année. C’est trois fois plus que l’indice parisien et presque deux fois plus que le S&P500, hors effet taux de change. C’est encore plus impressionnant quand on sait que la performance de la bourse allemande est décorrélée de celle de son économie. Cette dernière devrait connaître sa quatrième année consécutive de stagnation.

Pourquoi une telle hausse ?

Certains facteurs sont propres à l’Europe :

  • La baisse rapide des taux par la Banque Centrale Européenne jusqu’à 2% - qui devrait être le taux terminal. Une économie bien irriguée en crédit bénéficie en général aux actions, même si ce n’est pas suffisant.
  • La rotation de début d’année des actions américaines, jugées trop chères, vers d’autres cieux plus cléments et offrant des valorisations plus attrayantes. Cela a avantagé l’Allemagne du fait de la profondeur de sa bourse, des grandes valeurs internationales qui y sont cotées, et de la stabilité politique allemande qui est toujours un facteur rassurant pour les investisseurs.
  • Se sont ajoutés à cela les espoirs très éphémères de résolution du conflit en Ukraine en février/mars. Cela avait amplifié la rotation vers les actions européennes.

Mais il y a évidemment d'autres raisons qui expliquent la performance du DAX.

Du bon et du mauvais

En regardant dans le détail, la hausse du Dax est très concentrée autour de quelques secteurs, quelques entreprises. Ce n’est en rien surprenant. On observe un phénomène similaire sur quasiment tous les marchés, aux États-Unis en particulier et même sur le segment des petites valeurs en France où le rebond spectaculaire de 2025 (+48%), est seulement lié à une poignée d’entreprises dans les biotechs et la robotique maritime.

Commençons par les perdants, en particulier le secteur automobile allemand. Il continue de souffrir d’un surplus de réglementation verte en Europe et surtout de la concurrence des constructeurs chinois, comme BYD, qui ont réussi à se positionner sur du haut de gamme à prix abordable et inondent désormais le marché européen. Ajoutons à cela les droits de douane américains qui ont directement pénalisé le secteur. Porsche est ainsi en repli de -16% depuis le début d’année. Daimler Truck, l’un des plus grands acteurs de l’industrie du transport, sauve les meubles avec seulement -4,8% sur la même période.

Les acteurs de la vente au détail sont aussi à la traîne : -21% pour Adidas, et -18,8% pour Zalando.

La hausse du Dax est essentiellement liée à trois secteurs : les énergies renouvelables, avec Siemens Energy qui a bondi de +110% depuis janvier, le secteur de la défense et celui des banques. Le secteur bancaire allemand est un peu moins attractif que celui de l’Espagne et de l’Allemagne, selon nous. Les retours sur investissements (aussi appelés ROI en anglais) sont moins élevés et les coefficients d’exploitation plus hauts. Mais il continue d’afficher une hausse boursière constante depuis des années. Prenons Commerzbank, son action affiche +97% depuis le début d’année. Mais le vrai facteur différenciant, ce fut la défense. L’Europe se réarme. Certes, en grande partie, cela va bénéficier aux entreprises américaines. Mais il y aura aussi quelques pépites européennes qui vont tirer leur épingle du jeu comme Rheinmetall, le géant de l’industrie de la défense, dont l’action affiche une hausse de +187%.

Tout cela a créé un cocktail parfait pour les actions allemandes et le DAX.

Dernier facteur favorable, traditionnellement le quatrième trimestre est positif pour la bourse – cela vaut pour les deux côtés de l’Atlantique.

Quel impact du plan de relance allemand ?

En début d’année, le gouvernement a présenté un plan à 1 000 milliards d’euros. Bonne nouvelle. Mais son impact positif sur la croissance allemande devrait tarder à se matérialiser. Historiquement, l’Allemagne est douée pour annoncer des plans à plusieurs milliards d'euros. En revanche, elle a plus de mal à les mettre en œuvre. L’exécution est tardive et souvent maladroite. Nous estimons que les gains de croissance ne pourraient commencer à être perceptible qu’en 2027 contre des anticipations initiales dès cette année. C’est un peu tard.

Tout n’est pas perdu, toutefois. Presque la moitié du plan devrait être orienté vers les investissements en infrastructure, donc cela risque d’être un nouveau facteur de soutien pour les entreprises cotées du secteur de la construction. Une autre raison de ne pas uniquement regarder la bourse américaine – qui reste centrale dans les allocations - mais aussi de voir le potentiel qui existe juste à côté de chez nous.

No items found.

Partager

Découvrir le fond

Equipe commerciale

Aucun membre de l'équipe n'a été ajouté...

Évènements

Aucun évènement à venir...

OPCVM Actions