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AURIS GESTION : Fin de cycle pour la BCE ?
12/6/2025

Contre toute attente, la BCE a surpris les marchés. Certes, comme anticipé, elle a procédé à une nouvelle baisse de ses taux directeurs – la huitième en l’espace d’un an – ramenant le taux de dépôt à 2 %. Mais c’est surtout le ton adopté par Christine Lagarde qui a retenu l’attention. La présidente de la BCE a affiché une fermeté inattendue, affirmant que l’institution était « à la fin d’un cycle de politique monétaire ». Un positionnement tranché, peu habituel de sa part. Résultat : une pause semble désormais acquise dès la réunion de juillet, et selon les anticipations de marché, il faudra probablement attendre décembre pour envisager une nouvelle baisse. La BCE reste donc prudente, à juste titre. Le climat géopolitique, notamment la montée des tensions commerciales, complexifie l’équation. Les droits de douane américains, en freinant l’activité, sont plutôt désinflationnistes ; en revanche, la riposte attendue de l’Europe pourrait, elle, raviver les pressions sur les prix. Sur le front de l’inflation, Christine Lagarde se garde bien de crier victoire. Mais les projections sont relativement claires : la hausse des prix devrait revenir à 2 % en 2025, reculer à 1,6 % en 2026 – un effet de base lié à l’énergie – avant de se stabiliser à nouveau à 2 % en 2027.
De l’autre côté de l’Atlantique, la tâche est rude pour la Fed qui attend très certainement plus de visibilité sur la guerre commerciale menée par la Maison Blanche. D’ailleurs, sur ce point, on notera la timide éclaircie entre la Chine et les Etats-Unis. Donald Trump et Xi Jinping se sont enfin parlé. Il s’agit de leur premier échange direct depuis l’investiture de D.Trump et les deux dirigeants ont convenu de reprendre les négociations commerciales. Chose promise, chose faite : leurs délégations se sont réunies à Londres durant le week-end et les premiers retours sont assez positifs. Pékin aurait ainsi accepté d’accélérer les procédures permettant aux entreprises étrangères d'accéder aux terres rares. Cette relance du dialogue est de bon augure, d’autant que l’incertitude ambiante continue de peser sur l’activité. Les derniers indicateurs macroéconomiques en témoignent : selon ADP, les créations d’emplois dans le secteur privé ont nettement ralenti en mai (37k contre 114k attendus, après 60k en avril). Les chiffres officiels de l’emploi pour mai sont un peu plus encourageants, faisant état de créations d’emplois non agricoles légèrement supérieures aux attentes. Toutefois, ces données doivent être nuancées, car les résultats des deux mois précédents ont été fortement révisés à la baisse (−95k). Les indices ISM ont déçu ; l’indicateur des services, attendu en amélioration, est passé en zone de contraction à 49,9, contre 52 prévu et 51,6 en avril. En cause : le recul des nouvelles commandes. Par ailleurs, l’ISM souligne une accélération des prix payés par les entreprises, signalant un regain des pressions inflationnistes. Outre la hausse des coûts et de l’incertitude pour les entreprises, l’escalade des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine produit des perturbations importantes des chaînes d’approvisionnement depuis que celle-ci a restreint en avril ses exportations de terres rares. Les prochaines statistiques d’inflation intègreront certainement ces nouvelles tensions et c’est donc avec attention que nous suivrons la publication du CPI, attendue mercredi.