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AURIS GESTION : Du « Trump trade » au « TACO trade »

4/6/2025

Apparu début mai dans une chronique du journaliste Robert Armstrong du Financial Times, l’acronyme TACO — pour « Trump Always Chickens Out » (en bon français : « Trump se dégonfle toujours ») — commence à faire florès sur les marchés financiers. Si le président américain goûte peu à cette expression moqueuse, il n’en reste pas moins que ses volte-face successives depuis le fameux « Liberation Day » semblent pour l’instant donner raison à cette formule ironique. Les investisseurs ne s’y sont d’ailleurs pas trompés et ont régulièrement profité des creux pour se renforcer. Une stratégie qui leur a été plutôt profitable. En effet, selon une étude de Bespoke Investment Group (cf. graphique de la semaine), le rendement moyen du S&P 500 en 2025 après une journée baissière est le plus élevé depuis plus de 30 ans.

Reste que cette stratégie de repli de Donald Trump n’est ni garantie, ni systématique. Le Président américain incarne en effet une typologie de personnalité pour qui l’ego constitue un véritable obstacle à toute sortie par le haut. Détestant passer pour un faible, ce nouvel acronyme pourrait d’ailleurs le braquer davantage dans ses décisions comme l’illustrent ses nouvelles sorties sur la Chine qui aurait « sans grande surprise violé les accords » sur les droits de douane (sans donner davantage de précisions) ou encore sa décision de doubler les taxes sur l’acier et l’aluminium à 50%.

Dans ces conditions, une porte de sortie « honorable » sans perdre la face pourrait bien venir de la justice américaine. A ce titre, le Tribunal du commerce international américain a invalidé la semaine dernière la majorité des droits de douane imposés par l’administration en vertu des dispositions de l’International Emergency Economic Powers Act (IEEPA) et notamment tout le volet des droits de douane réciproques. Les trois juges du tribunal ont en effet considéré que le simple déséquilibre de la balance commerciale ne constituait pas une « urgence nationale » au sens de la loi, laquelle conditionne l’octroi de pouvoirs élargis au président, et qu’il revenait dès lors au Congrès de prendre de telles décisions.

Bien que l’administration américaine ait fait appel de cette décision, le verdict porte un coup sérieux à la stratégie commerciale de Donald Trump et risque d’affaiblir la position des États-Unis dans les négociations, notamment face à la Chine. Si le conseiller commercial de la Maison-Blanche a affirmé que l’administration « cherchera à promulguer des droits de douane par d’autres moyens », les options alternatives restent limitées. Certes, certaines dispositions légales permettent au Président d’agir mais elles sont strictement encadrées, ciblées, et requièrent généralement des enquêtes préalables pour être justifiées. Quant au vote du Congrès, il semble peu probable vu la faible majorité républicaine aux deux Chambres.

Ces évolutions laissent penser que le pire est sans doute derrière nous concernant le sujet des droits de douane. Pour autant, l’incertitude va perdurer encore de nombreux mois et pourrait pousser les entreprises à temporiser avant de prendre la moindre décision.

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