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AMPLEGEST : Les alertes sur les taux longs se répètent un peu partout dans le monde
26/5/2025

Alors que le consensus continue, bec et ongles, de miser sur des baisses de taux significatives des banques centrales drivées par une chute de la croissance, une baisse de l’inflation et une volonté accommodante pour « préserver le système », les signaux de hausse des taux longs ne cessent de s’accumuler partout dans le monde et d’apporter déconvenue sur déconvenue à ce pari… Ainsi, après les soubresauts sur les taux longs américains et européens ces derniers mois, c’est autour des taux longs japonais de bondir depuis quelques semaines, en particulier sur les maturités au-delà de 20 ans, comme en témoigne le graphe ci-dessous.

Après coup, tous les analystes y trouveront une justification alors qu’on ne comptait plus les articles expliquant, il y a quelques semaines, que le Japon était un cas à part et que ses taux étaient particulièrement attractifs à 2.5% sur du 30 ans… Ce n’est pas la première fois et nos lecteurs réguliers nous en voudront peut-être de nous répéter mais ne dit-on pas habituellement que la poche obligataire d’un portefeuille est la partie sécuritaire d’un portefeuille, vouée à apporter du coupon, à limiter la volatilité et offrir une visibilité sur le capital ?
Investir actuellement à plus de dix ans d’échéance sur des obligations d’Etats structurellement déficitaires pour des rendements de 2% à 3% alors que des placements à court terme offrent eux 3% à 4% est-il vraiment en ligne avec cette vocation obligataire de réduction du risque d’un portefeuille ? Nous ne le pensons pas et, à moins de répondre à des contraintes réglementaires ou de gestion actif/passif ou de représenter une part minime de portefeuille pour couvrir tel ou tel risque spécifique, ce qui relève de quelques investisseurs spécialistes, nous considérons que les positions longues sur ces obligations d’Etat sont risquées et éminemment spéculatives pour la plupart des investisseurs dont l’horizon d’investissement serait à 3-5 ans et l’objectif de rendement ou de volatilité de 3% à 5%.
Ces soubresauts sur les taux longs ne nous semblent pas des opportunités mais des signes avant-coureurs d’une pression à long terme sur ce segment de la courbe venant de :
- La persistance d’une inflation plus élevée que par le passé dans tous les pays « développés », entre tensions commerciales menées autant par les budgets que par la géopolitique, enrichissement des pays émergents, goulots d’étranglements sur les matières premières ou la technologie et tensions sociales poussant à des revalorisations salariales de long terme.
- Le maintien d’une politique plus restrictive des banques centrales sur leur bilan, conduisant à une baisse de leurs achats d’obligations souveraines et le cas de la Bank of Japan ces derniers mois en est une illustration, au même titre que la FED ou la BCE depuis 2022. (cf graphe ci-dessous)

- La hausse relative du risque de crédit des traditionnels pays de sécurité (Eurozone, USA) vis-à-vis des pays émergents couplée à une bipolarisation du monde : en résumé, les pays de l’Eurozone ou les USA bénéficieront à l’avenir d’un gisement d’investisseurs plus restreint que par le passé pour trois raisons indépendantes ou conjuguées suivant les cas :
- Détérioration pure et simple de la qualité de crédit de zones historiquement fiables : appauvrissement relatif, hausse de l’endettement, baisse de la devise (Eurozone, France)
- Rupture ou tension géopolitique limitant les investissements étrangers (Russie ou Chine)
- Détérioration pure et simple de la qualité de crédit de zones historiquement fiables : appauvrissement relatif, hausse de l’endettement, baisse de la devise (Eurozone, France)